[rumori] news from Ramallah -- in french but soon in english


From: zouave (zzzwavATlibertysurf.fr)
Date: Sat Apr 13 2002 - 07:41:06 PDT


though it may seem out of the point of your discussions, and since i
appreciate detritus topics, i bet this piece of direct and local news
from the mere heart of palestinian darkness will fit rumori's "spirit",
(for those who cannot read french, an english version will follow),
from france,
le zouave


attached mail follows:



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  ----- copy of mail delivered to zzzwavATlibertysurf.fr


attached mail follows:


APPEL ET TEMOIGNAGE DE RAMALLAH

� vous tous,
Je suis la directrice du Centre culturel Khalil Sakakini de Ramallah
(http://www.sakakini.org).

Assi�g�e chez moi dans Ramallah, j'envoie ce t�moignage aux journalistes,
amis et autres personnes pour leur demander de retransmettre ce message �
d'autres personnes.

J'esp�re qu'il n'alimentera pas une cha�ne d'e-mails pour susciter la pi�t�,
demander des pri�res ou des dons, mais plut�t des actes. Nous faisons notre
part en r�sistant ou en restant constants dans l'adversit� et nous demandons
au monde de faire sa part au nom de l'humanit� � laquelle nous appartenons
tous.

Nous ne voulons pas devenir les Peaux-Rouges du monde arabe, nous voulons
tout simplement vivre libres sur cette terre, dans la paix et la dignit�.

Je commencerai pas un survol rapide de la situation "en direct" et je vous
proposerai 9 suggestions de ce que nous aimerions voir se concr�tiser dans
les m�dias et ailleurs dans le monde.
Tout d'abord ce soir, dimanche, nous avons entendu de plusieurs sources que
des soldats isra�liens avaient ex�cut� de sang-froid 30 policiers
palestiniens dans un b�timents de la rue Irssal de Ramallah o� ils s'�taient
r�fugi�s. Cela fait suite � l'ex�cution de 5 policiers palestiniens tu�s
d'une balle dans la t�te et dont les corps ont �t� jet�s dans la rue et y
sont rest�s pendant des heures vendredi. On emp�che les ambulances de se
rendre � destination et les Isra�liens sont entr� de force dans un h�pital
(Arabcare) et ont tir� dans un autre (Nazer Maternity Hospital). Si cela
continue, ce sera une autre Tch�tch�nie ou un autre Sarajevo.

En ce qui me concerne, je suis confin�e chez moi depuis vendredi matin,
comme les dizaines de milliers d'habitants de Ramallah et El-Bireh, sans
�ventualit� que cela finisse bient�t. Nous n'avons pas eu d'�lectricit�
pendant une journ�e, mais gr�ce � Dieu, aujourd'hui dimanche, le courant est
r�tabli.
L'arm�e isra�lienne a p�n�tr� hier dans le village (Kobar) d'un de nos
employ�s du Centre Sakakini. Elle a d�truit leurs affaires et arr�t� son
plus jeune fr�re avec 30 autres jeunes du village.
La femme de m�nage de notre Centre vit dans une maison dont les toilettes
sont � l'ext�rieur. Pendant trois jours, les Isra�liens se sont post�s � la
porte de chez elle en emp�chant toute sortie. Quand l'a�n� de la famille
s'est gliss� dehors pour aller aux toilettes ext�rieures, ils l'ont attrap�
et l'ont battu. Son p�re, un enseignant, a essay� d'intervenir, les
Isra�liens l'ont battu et arr�t�.
Un de membres du conseil de notre Centre a �t� arr�t� avec tous les employ�s
de l'immeuble � bureaux o� il travaillait jeudi soir tard. Ils ont tous eu
les yeux band�s et les mains li�s, on les a confin�s dans une pi�ce pendant
16 heures. Les Isra�liens ont d�truit du mobilier de bureau et vol� les
disques durs des ordinateurs. Ils se s ont tous d�tach�s quand ils ont
r�alis� que les Isra�liens �taient partis � la recherche d'une proie plus
int�ressante... Mon beau-fr�re, sa femme et leurs 3 enfants de moins de 10
ans n'ont ni t�l�phone ni �lectricit� depuis vendredi et ne peuvent pas
aller vivre chez quelqu'un d'autre car on leur tirerait dessus.
Le p�re de ma voisine imm�diate a 70 ans et habite pr�s des bureaux
d'Arafat. Les Isra�liens ont fait irruption chez lui vendredi, ils ont tout
cass� � coups de crosses de fusil (TV, �vier, meubles, etc.) puis ils ont
vol� de l'argent. On dit aussi que des soldats isra�liens ont p�n�tr� dans
des banques, bureaux de change et bijouteries et qu'ils ont vol� argent et
bijoux.

� El Bireh, ils ont arr�t� samedi 150 homme des 16 � 45 ans, apr�s leur
avoir intim� l'ordre de sortir et ils les ont regroup�s dans la vieille
ville de Ramallah.
La seule station de TV locale priv�e (Watan TV) qui nous donnait des
bulletins toutes les heures a �t� saisie vendredi par la Isra�liens qui
diffusent d�sormais des films pornographiques. Les journalistes ont d�
quitter Ramallah aujourd'hui dimanche.
Vous trouverez ci-dessous 9 suggestions et demandes modestes et utopiques:
1 - Il s'agit d'un long si�ge, s'il vous pla�t faites des pressions
continuelles, racontez nos r�cits et lancez des appels pour des actions
continuelles.
2 - La directrice administrative et responsable des finances du Centre, Mme
Manal Issa a recueilli pr�s de 10 t�moignages d'enfants de son entourage
d�crivant leurs conditions de vie sous le si�ge et des dessins qu'elle a
scann�s. On peut se procurer ces t�moignages en arabe en �crivant �
issamanalATyahoo.com. Je les traduirai demain en anglais et vous les
transmettrai. Je demande aux personnes qui re�oivent cet e-mail par envoi
direct ou par retransmission de nous demander des copies de ces t�moignages
et de les diffuser le plus largement possible. (Voir ci-apr�s)
3 - Veuillez faire pression sur la communaut� int ernationale et sur les
d�cideurs pour faire lever le si�ge dont nous faisons l'objet. Nous avons
besoin de dizaines et de centaines de lettres � la Maison Blanche:
presidentATwhitehouse.gov et vice.presidentATwhitehouse.gov
4 - Si vous ne voulez pas le faire, veuillez �crire aux grands journaux
am�ricains au sujet du si�ge.
5 - Il faut des manifestations quotidiennes devant les ambassades
isra�liennes.
6 - Il faut des appels des artistes arabes aux artistes de l'Europe de
l'ouest pour qu'ils fassent des concerts, manifestations et appels aux
d�cideurs pour faire lever le si�ge.
7 - Nous avons besoin que les artistes de l'Europe de l'ouest agissent et
fassent des �v�nements pour demander la lev�e du si�ge dont nous faisons
l'objet.
8 - Si vous travaillez pour une publication, veuillez consacrer une section
aux nouvelles quotidiennes ou hebdomadaires sur le si�ge, faites des
interviews des t�moins de la r�pression ou du si�ge, diffusez des
t�moignages d'enfants et des informations provenant des h�pitaux.
9 - Vous pouvez obtenir des informations sur la situation sanitaire
d�sastreuse en appelant l'H�pital de Ramallah pour parler au Dr Atari
(directeur) ou au vice-ministre de la sant� qui s'y trouve (Dr Munther
Sharif) au (972 2) 298 2220.
10 - Donnez-nous vos suggestions pour agir et dites-nous ce qu'il vous faut
pour mieux nous aider.
Merci au Muharraq Club, aux TV de Bahrein et au Nadwat al Thaqafa de Dubai
qui nous ont d�j� entendus.
Merci � toutes et � tous, nous esp�rons avoir bient�t de vos nouvelles.
Adila La�di
Traduit en fran�ais par Dani�le Ouan�s � Montr�al.
DES T�MOIGNAGES D'ENFANTS
� vous tous,
Je suis la directrice du Centre culturel Khalil Sakakini de Ramallah, je
vous �cris de chez moi pendant le si�ge. Vous trouverez ci-joint 13 courts
t�moignages d'enfants palestiniens qui vivent sous le si�ge � Ramallah.

Veuillez les publier et les diffuser imm�diatement.

Ces t�moignages ont �t � transcrits en arabe par Mme Manal Issa, pr�pos�e
aux finances et � l'administration du Centre Sakakini, et ils ont �t�
traduits en anglais, puis en fran�ais. Nous esp�rons que vous pourrez les
publier comme "instantan�s" sur le sort qui est n�tre, nous les Palestiniens
assi�g�s par les Isra�liens.
Merci et salutations

Dimanche 30 mars 2002

Je m'appelle Alayyan Zayed, j'ai 9 ans. Je ne peux pas jouer dans ma cour.
Je ne peux pas sortir devant la porte d'entr�e de ma maison � cause du
couvre-feu. J'ai cach� mes jouets parce que j'ai peur que les soldats
isra�liens m'emm�nent parce que j'ai des fusils jouets et des tanks jouets.
Je ne peux m�me pas aller au magasin acheter des bonbons � cause du
couvre-feu.
Voici une lettre de Rana au monde entier: En ce moment, mon p�re est au
loin. Quand j'ai remarqu� pour la premi�re fois que ma sour et ma m�re
pleuraient en regardant la TV o� on voyait les soldats isra�liens qui
tuaient les hommes qu'ils avaient arr� t�s, j'ai cru que mon papa �tait l'un
d'eux. J'ai commenc� � pleurer et pleurer et puis au bout d'une minute je me
suis demand�e pourquoi je pleure, c'est notre destin�e. Mon p�re est
policier et nous devons r�sister.

Je m'appelle Lema Zayed, j'ai 11 ans: je veux aller � l'�cole finir mes
�tudes cette ann�e. Je veux �tre libre pendant l'�t�, aller nager et
m'amuser. Je veux que les soldats isra�liens quittent notre pays, arr�tent
l'occupation et arr�te d'utiliser ces gros tanks. Nous n'avons rien pour les
confronter. Je ne veux pas qu'ils occupent nos maisons ou qu'ils tirent des
obus dessus.
Je m'appelle Ahmed Tuqan, j'ai 7 ans. Depuis que l'Intifada a commenc�, nous
avons commenc� � d�m�nager d'une maison � l'autre. Chaque semaine, nous
habitons une maison diff�rente. Les Isra�liens entrent dans les maisons et
ils font peur aux gens. Quand ils sont entr�s dans J�rusalem, nous avons
d�m�nag� � Ramallah et quand ils sont entr�s � Ramallah, nous avons d�m�nag�
� J� rusalem.

Mustafa Mulhem, 8 ans: je veux dire merci aux pays �trangers parce qu'ils
veulent aider les enfants palestiniens. Notre situation est tr�s, tr�s
mauvaise. Nos villes sont occup�es, Je suis � Ramallah, c'est l'occupation
totale par les soldats isra�liens, la ville est pleine de tanks et de
v�hicules militaires. J'ai du chagrin pour les shuhada (morts) et les
bless�s mais nos h�pitaux et nos docteurs nous prot�gerons.

Je m'appelle Ala' Jibrin, j'ai 12 ans: j'habite Ramallah dans une vieille
maison d'une pi�ce. Il n'y a pas de toilettes, alors nous utilisons les
toilettes dehors (lieux d'aisances) de nos voisins, � 30 m�tres de chez
nous. Les soldats isra�liens nous emp�chent d'y aller ou d'aller � la
cuisine, qui est aussi � l'ext�rieur de chez nous. Nous ne pouvons m�me pas
faire la cuisine. Nous sommes 8 fr�res et sours dans cette situation
difficile. Nous n'y comprenons rien et nous ne savons pas quoi faire, si
nous sortons, il se pourrait qu 'ils nous tirent dessus. En plus, les
soldats jettent leurs ordures, ils chient et pissent devant notre porte
d'entr�e. L'�lectricit� est coup�e depuis hier. Nous sommes nerveux et c'est
une situation psychologiquement difficile. Nous demandons � Dieu et � toute
personne sur cette terre qui a des sentiments humains de s'interposer et de
mettre fin � ce cauchemar que vivent les enfants palestiniens.
Je m'appelle Yanal Zayed, j'ai 4 ans. Je veux nager. Je veux �tre chez moi,
avoir une maison et une fen�tre pour regarder dehors.
Je m'appelle Sara Atrash, j'ai 5 ans, Mamam, je t'aime.
Heba Burkan: 12 ans: Nous d�sirons ardemment la paix et la s�curit�. Nous
voulons de l'amour et de l'affection. Donnez-nous notre enfance et la
libert�.
Dimanche 31 mars 2002
Ahmed Atrash, 8 ans: C'est une situation tr�s difficile. Je m'ennuie. Mes
parents ne me laissent pas jouer dans la cour. Ils ne me laissent pas
regarder la TV, parce qu'ils regardent les nouvelles. Je suis triste po ur
les shuhada (morts) et j'�tais encore plus triste quand j'ai entendu que
leur nombre augmentait. Mais je joue avec mes amis dans le quartier. Mon
seul souhait est que les soldats isra�liens partent de mon pays et c'est le
meilleur vou que je fais.
Ala' Jibrin, 12 ans: Pendant qu'on dormait, on a entendu un bruit de verre
cass�. Nous avons regard� par la fen�tre et avons vu des soldats isra�liens
qui cassaient les vitres des voitures et qui volaient les lecteurs de CD.
Ils ont cass� les vitres de notre voiture mais, Dieu merci, ils n'ont pas
vol� notre lecteur. Le matin, 15 soldats sont entr�s chez nous en criant.
Ils ont tout mis sens dessus dessous, ils ont arr�t� mon p�re et nous ont
gard�s dans notre petite cuisine � l'ext�rieur de la maison. Je crois qu'ils
ont emmen� mon p�re parce qu'il avait un drapeau palestinien. Je les ai vus
battre tr�s fort les hommes qu'ils avaient arr�t�s. Est-ce que ce n'est pas
en soi du terrorisme, oh mon Dieu!

Mizer Jibrin, 15 ans (fr�re d'Ala). Les soldats isra�liens nous ont emp�ch�s
de sortir pour aller � la cuisine ou aux toilettes. Nous �tions dans une
situation incroyable. Comme les toilettes sont loin de la maison, mes plus
jeunes sours utilisaient une bo�te � ordure vide. J'ai refus� et insist�
pour aller aux toilettes dehors. Mes parents ont essay� de m'emp�cher, et
comme j'insistais il ont �t� d'accord en me disant de faire attention. Quand
j'ai eu fini aux toilettes, les soldats m'avaient encercl� et m'ont demand�
de mettre les mains en l'air. L'un d'eux m'a pouss� et a commenc� � me
questionner: Qu'est-ce que tu fais, comment tu t'appelles, quel �ge as-tu?
Je leur ai r�pondu et ils allaient me battre quand mon p�re a cri�:
"arr�tez, arr�tez, c'est un enfant qui est sorti pour aller aux toilettes".
Ils m'ont rel�ch� et ont fait irruption dans la maison. Ils ont emprisonn�
mes sours, mes fr�res et moi dans notre petite cuisine et ont d�truit nos
affaires. Ils ont arr�t� mon p�re et l'ont battu a vec d'autres hommes. Puis
ils leur ont couvert la t�te avec des sacs en plastique en les emmenant vers
une destination inconnue. J'ai connu l'occupation et je n'oublierai jamais,
jamais. Je veux dire arr�tez votre occupation, arr�tez votre tyrannie et
arr�tez votre tuerie, arr�tez...
Alayyan Zayed, 9 ans: Les soldats isra�liens tuent les hommes jeunes et
effrayent les enfants. Ils emprisonnent les soldats palestiniens et tuent
les journalistes. Soutenez-nous et prot�gez-nous.

Merci de faire circuler et de diffuser largement.

------ Fin du message transf�r�

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